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Villa Camoin

Site et monument historique, Patrimoine historique, Maison à Marignane
  • La villa Camoin, bâtie à l'orée du XXe siècle marque le développement d'une architecture bourgeoise à Marignane.

  • Située 3 avenue Jean Jaurès, la villa Camoin occupe une parcelle de l’ancien parc du château des Covet, dévolue au grand potager du Moyen Âge jusqu’aux environs de 1700.

    Bâtie à l’orée du XXe siècle, cette villa, comme ses trois autres homologues marignanaises, marque le développement d’une architecture bourgeoise mi bastide mi hôtel particulier le long de l’ancien chemin d’Aix.

    Elle porte toujours le nom de la famille qui l’a fondée sur une partie de l’ancien parc seigneurial,...
    Située 3 avenue Jean Jaurès, la villa Camoin occupe une parcelle de l’ancien parc du château des Covet, dévolue au grand potager du Moyen Âge jusqu’aux environs de 1700.

    Bâtie à l’orée du XXe siècle, cette villa, comme ses trois autres homologues marignanaises, marque le développement d’une architecture bourgeoise mi bastide mi hôtel particulier le long de l’ancien chemin d’Aix.

    Elle porte toujours le nom de la famille qui l’a fondée sur une partie de l’ancien parc seigneurial, reconstitué sur le plan foncier et cadastral en 1900 par les acquisitions de Léonard Alphonse Camoin dit « le Terrible » (1840-1910). Légendaire colérique, cultivateur et éleveur de porcs né au hameau de Laure à Gignac, il avait réussi à transformer cette activité ancestrale en négoce international grâce à l’implantation, à partir de 1890, des abattoirs de la bastide du Tron. C’est d’ailleurs cette maison de maître, tournée vers la campagne et entièrement rebâtie dans le goût de la Belle Epoque (aujourd’hui propriété privée non visitable), qui va inspirer l’édification, dans sa version urbaine, de la villa Camoin par son fils Félicien Philippe (1867-1936). A la mort de son père il achète les parts de ses deux frères et fait engager les travaux de la future villa à partir de 1915 sur une parcelle marécageuse mi-partie entre sol et jardin. La tradition orale en attribue l’exécution au maçon d’origine berroise Joseph Louis Marie Jauffret (1869 - avant 1934) installé à Marignane depuis son mariage en 1901, probablement sur les plans d’un architecte non identifié.

    En 1956, le fils de Félicien Philippe Camoin, Léonard Alphonse Pierre (1897-1976), vendra son parc à la commune qui y réalisera l’ensemble immobilier du parc Camoin, alors que la maison restera dans le domaine familial jusqu’à son acquisition par la Caisse d’Epargne en 1975. Elle en abrite toujours une agence.

    Malgré la disparition quasi totale de l’ancien jardin (évoqué dans les récents aménagements du jardin Salvador Dali) et de la cour d’entrée donnant sur l’avenue, on en apprécie de tous côtés les qualités architecturales.

    La villa adopte un plan quasi carré et s’élève sur deux niveaux magnifiés par une façade en pierre de taille, choisie pour la finesse et la luminosité du calcaire coquiller mis en œuvre. Un balcon à riche balustrade sculptée, reposant sur des consoles ouvragées, met en valeur l’étage noble. L’ordre classique y est respecté, superposant bossages et ornements sobres au rez-de-chaussée, plus détaillés et décoratifs à l’étage, comme le fronton timbré de cuirs découpés, rameaux de lauriers et coquille. Des garde-corps de ferronnerie déployant tout le répertoire végétal de l’Art Nouveau inscrit véritablement le bâtiment dans ce courant stylistique des années 1900-1914. Une discrète touche de polychromie vient animer la composition à travers six demi sphères émaillées de bleu ciel ponctuant les consoles et le linteau sous le fronton. Le faîte de la toiture permet l’envol de l’ornementation tout en terre cuite, constituée d’une crête de panneaux dentelés et ajourés cantonnée de deux épis de faîtage à bulbes. Une adjonction occidentale invite à tourner autour de la villa afin d’en deviner la façade sud, plus sobre mais évoquant cette ouverture sur l’intimité de la terrasse et de l’ancien jardin conçu à l’anglaise à l’origine. Une partie du marais originel y avait d’ailleurs été conservée. De l’autre côté, elle fait face à la villa Paradis que la similitude invite à attribuer aux mêmes concepteurs et artisans, probablement aussi à l’œuvre sur la façade du Cercle de la Renaissance datée de 1909.

    Source Patrick Varrot, historien d’art - Février 2021

    Parking public(Parking du Parc Camoin à 50 mètres, grtauit)
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